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J'y suis, j'y reste, à Malakhov,

malak


malakoff


Malakoff

déroulez le panorama

sebastopol

▲ clic

  ↑ Sebastopol, Roubaud, 1855 


sebastopol

 La bataille de Sébastopol, 1855, par Roubaud, détail. Le drapeau français et les zouaves  sont en face, un peu à gauche. Ils seront bientôt dans Malakoff...

< clic


Si votre souris est génétiquement très modifiée et donc dotée d'une molette centrale, vous pouvez l'utiliser pour un zoom dans le panoramique ci-dessus. Et si vous rencontrez des difficultés, voici ICI l'image d'origine

Merci à GR pour la mise en place du panoramique.


musique 1  < clic
Si vous le souhaitez, la Valse de Sébastopol, qui n'a pas été composée dans les années 1855, peut vous accompagner, musique ci-dessus
ou son et image sur ce lien :
(► ce lien semble difficile à rejoindre avec certains navigateurs, juin 2020)
http://moskva.fm/music/георг-отс/севастопольский-вальс

Une mauvaise lecture des caractères cyrilliques peut survenir avec une erreur de code 404. Faites un clic droit sur le lien, puis Recherche Google pour... Le lien est le premier de la liste. Possible seulement avec Mozilla Firefox...Avec le navigateur Edge, clic droit et recherche avec Bing. Avec Chrome, mettez tout le lien en surbrillance en le sélectionnant, puis clic droit et accéder à... 

Si vous préférez les notes de Victoire, voici la cantate Victoire, composée par Adolphe ADAM.
adolphe adam
 Elle accompagne la présentation déroulante ci-dessous ainsi que le diaporama présenté plus loin sur la page.
musique 2 < clic

Et vous pouvez ici découvrir en musique et en trois minutes le tableau.
Il déroule tout seul ses115 m de longueur...
  ▼C'est une version MP4, (720p, 1280x760), de taille importante...

roubaud

***************

Samedi 10 février 1855 : les Russes rasent la tour Malakoff...

Samedi 8 septembre 1855 : il est midi, c'est l'heure fixée pour l'assaut...


C'est donc un vrai paradoxe : Malakoff est un nom connu. Pourtant la guerre de Crimée n'est plus dans nos mémoires. Et de plus, le nom Malakoff  qui fait d'abord allusion à une colline et pas directement au patronyme d'un monsieur décédé plus de 15 ans avant l'assaut, qu'il n'a donc pas connu, est absolument étranger au conflit !  Malakoff, écrit en français, anglais, italien et russe, dessiné, peint, photographié, mangé, dégusté, mis en musique, joué au théâtre, une commune, des avenues, boulevards, places...Malakoff est dans toutes les têtes en 1855, mais la Crimée absente en 2016 !  L'explication de texte est vraiment nécessaire ! Voici non pas l'histoire de Crimée, mais l'histoire de l'Histoire.

▼ le site de Crimée

Publiée dans l'Atlas de Géographie Militaire, en 1870, par E. Bureau

crimée carte

▼ Une (belle) aquarelle pour une guerre très meurtrière !
En regardant bien, on peut deviner quatre blessés, réconfortés par leurs camarades, et une victime.
Il y a aussi un cheval frappé par l'explosion...
C'est donc une interprétation assez "libre"...
(Archives Service Historique des Armées)

Malakoff


medaille 1854
▲Gravée par D. PUNCH/ALLEN & MOORE,  la médaille de la Sainte Alliance
(nous aurions plutôt écrit l'EUROPE INSULTEE ! )
La version anglaise ci-dessous
medaille Crimée

 
espalion
ferrobase
espalion

↑                             ↑     clic   ↑                   ↑
Malakoff est présent, ses pierres sont là, au Vieux-Pont d'Espalion

J'y suis, j'y reste…

 

mosseyEt oui ! Tout le monde connaît l'expression, mais saviez-vous qu'elle fut prononcée à Sébastopol ? Le général Mac Mahon la prononce lors de la prise de la tour Malakoff. C'est généralement ce qui est écrit, même si le général, qui sera Président plus tard, avoue ne pas l'avoir aussi exactement formulée. Horace Vernet, dans un tableau de composition, montre Mac Mahon et le salut de l'officier anglais près du drapeau français planté sur les hauteurs de Malakoff après la victoire. C'est là que Mac Mahon aurait répondu à sa demande de quitter des lieux dangereux par cette phrase devenue aussi connue que la tour...

 

Malakoff ! 8 septembre 1855



Un paradoxe : Malakoff est connu, un peu, et la guerre de Crimée oubliée, beaucoup...

 

 Pourquoi donc, en Aveyron, et donc bien loin de la Turquie et de la mer Noire et longtemps après une guerre oubliée, plus d'un siècle et demi, continue-t-on d'évoquer Malakoff ? Evidemment, sur la Route du Fer, à mi-chemin entre les mines du causse et les forges de Decazeville, notre Malakoff aveyronnais renvoie au pont, le pont, celui qu'il ne fallait pas détruire, et non à la guerre de Crimée, une guerre lointaine, oubliée peut-être à la suite du conflit suivant, celui de 1870, plus local et national… Pour mieux comprendre la persistance de Malakoff dans nos mémoires locales, nous allons donc faire un saut en 1854. Et à cette époque, l'importance de ce conflit était réelle. Tout était en place pour en faire une guerre  connue : les journaux, le télégraphe, les liaisons maritimes, la photographie de guerre, la médecine de guerre, et bien évidemmment les politiques des Etats,  impliqués comme la France, mais aussi les jeunes Etats-Unis d'Amérique.

 




 En savoir (un peu) plus sur la guerre de Crimée


 crimee

▲ Turquie, Angleterre, France...

(et les piémontais ??)


Et pour bien comprendre la situation, voici une carte (extraits). Son auteur, Thomas Packer, anglais, la publie en 1855. Elle offre l'intérêt d'une vue panoramique sur Sébastopol et ses proches environs. En l'observant dans ses détails, cliquez dessus, vous comprendrez l'importance du fort Malakoff, au centre de notre composition. Arriver à s'en rendre maître donne la clé d'entrée sur la ville. L'auteur a tenu à indiquer, face aux russes, les positions anglaises, françaises et turques. Les piémontais n'apparaissent pas...


malakoff



    Sébastopol occupe depuis toujours une position stratégique et il est donc normal de voir dans l'histoire des conflits d'occupation du site. La guerre de 1854 n'est pas la première. C'est donc une raison plus que suffisante pour avoir entendu parler du lieu. Une seconde raison tient à la situation politique intérieure. La France de 1854 est celle de Napoléon III, arrivé depuis peu, après un coup d'état, faut-il le rappeler. Sa légitimité pourrait être plus affirmée si une guerre victorieuse s'annonçait. Ce sera le cas avec la Crimée. Pour la première fois depuis bien longtemps, des sisebastopolècles, anglais et français vont se battre ensemble contre l'ennemi russe. Les turcs seront aussi membres de la coalition, à l'origine du conflit d'ailleurs. Peu importe les raisons du conflit. Faire parler la poudre sera l'essentiel ! Des piémontais seront également impliqués.

 

carte< clic

Journal de l'Aveyron



Au milieu de ce siècle, la presse joue un grand rôle dans la diffusion des nouvelles, y compris bien sûr en Aveyron. Les journaux partisans de l'Empereur vont expliquer les "bonnes" raisons d'aller en Crimée avec toutes sortes d'arguments, la sauvegarde des lieux saints et de notre civilisation par exemple. La guerre de Crimée va donc être une guerre médiatisée, avec des outrances, des à peu près et quelques fausses vérités. Dans cette médiatisation le Journal de l'Aveyron fera son devoir. C'est ainsi que la prise de Sébastopol, un épisode guerrier qui va être long, amène le rédacteur à publier une carte du lieu, destinée à suivre les évènements. Depuis sa création, en 1796, le Journal n'avait jamais publié de manière rédactionnelle un quelconque dessin ! On commence donc à comprendre que Crimée et Sébastopol, martelés et imprimés aussi fortement vont marquer les cerveaux. Dans cette médiatisation, l'effet des communications maritimes relativement rapides est certain. Le télégraphe fut également un instrument de communication, présent et bien visible sur des photographies.

 

La guerre de Crimée qui oppose donc des grandes puissances sera aussi la première qui verra  des journalistes de guerre sur le terrain. Et, beaucoup mieux pour les journaux, les photographes seront du voyage. La Crimée marque ainsi les débuts de cette activité dont on peut souligner l'importance : nouveauté bien sûr, le modernisme fait recette ; et à côté de l'activité "marchande" l'importance politique est bien réelle : faire connaître par des clichés choisis les moments les plus significatifs des batailles ne peut que rassembler un pays autour de son empereur. C'est ainsi qu'on se laissera parfois à "corriger" un négatif par une inscription de gloire :  Vive l'Empereur sur les ruines de Malakoff…Observez bien cette photographie de Méhedin à Malakoff, l'ajout est perceptible. Le photographe anglais Fenton, présent avec son aide, immortalisé sur le chariot laboratoire a lui aussi un peu dramatisé la vérité. Une vallée, théâtre de combats, fait l'objet d'un cliché, puis d'un autre avec une multitude de boulets...Ne cherchez pas au passage les soldats : ils sont très peu présents sur les clichés car interdits d'image par la longueur des temps de pose. Par contre vous allez découvrir zouaves et autres combattants sur les gravures.

Si la publication des clichés est rarissime et pas encore une habitude dans la presse, faute de moyens techniques, les dessins faits sur place, ou inspirés par des photographies seront eux très nombreux. L'Illustration du 22 septembre 1855 est presque entièrement consacrée, texte et dessins, à la victoire annoncée de Malakoff. Nombreux sont les tableaux prenant pour sujet la prise de Sébastopol. Parmi eux, celui de Roubaud, peintre né en 1856 : son Panorama de 115 m sur 14 m de hauteur, permet une découverte circulaire du site impressionnante.

 

La guerre de Crimée sera une guerre très cruelle : 120 000 victimes pour les assaillants, dont 90 000 français. Les pertes anglaises sont très sensiblement plus faibles, 20 000 morts. Les russes vont perdre 150 000 soldats, 220 000 pour une autre source qui indique 300 000 victimes pour les alliés, dont 170 000 turcs. Connaît-on exactement la vérité ? Orlando Figes évoque dans un ouvrage récent le chiffre de 800 000 victimes, alors que Marc Fontaine, dans une thèse soutenue en 2006  précise 309 268 soldats engagés, et 94 500 victimes...  Tous ne seront pas vaincus par les boulets, le typhus et le choléra seront en fait les ennemis les plus implacables, auteurs de près des 3/4 des victimes…D'octobre 1853 à janvier 1856 la guerre de Crimée, avec des hivers meurtriers, sera donc essentiellement centrée sur Sébastopol. Mais d'autres batailles de cette guerre sont bien connues, le zouave et le pont parisien peuvent en témoigner ! Vous avez-dit Alma ?

narrateur < clic
Anciens combattants de Crimée, 1898

Si la guerre de Crimée est à peu près totalement oubliée et méconnue, c'est bien à l'Empereur que nous le devons, malgré lui évidemment ! Arrivé avec un coup d'état, le neveu du grand Napoléon, et fils de Louis, qu'Elie Decazes accompagna en Hollande, quitte la France après la défaite de 1870. Et le rétablissement de la République aura pour corollaire de gommer le régime précédent. Ne plus parler de cet empereur ou diminuer le souvenir de faits pourtant glorieux comme  la bataille de Crimée, qui fut gagnée,  sera presque un exercice politique obligatoire pour la fin du siècle. On ne parlera plus donc de cet Orient. En 1897, le conseiller général Jaudon, à l'occasion de la pose de la plaque du pont de l'Ady, évoquée un peu plus loin,  était exactement dans cette position négationiste en se félicitant que le viaduc ne porterait plus le souvenir d'une guerre qui fut une lamentable  faute d'un régime qui semblait les accumuler avec plaisir... La fin de l'Empire avec la guerre perdue de 1870, et dont l'enjeu était local, aura également un effet sur l'oubli de la Crimée en remplaçant rapidement dans l'histoire une guerre par une autre dont on attendra la revanche, à construire.

Mais si l'oubli voulu de la Crimée est donc bien réel, celui de Malakoff n'aura pas été aussi réussi !

 malakoff

...fameuse tour Malakoff, qui n'était qu'un mamelon hérissé de pièces de canon...

aquarelle de l'inconnu**de Malakoff. La tour après la bataille...Un dessin très simple et dépouillé,
le calme après l'assaut, tout a l'air bien rangé...
** voir ci-dessous

En savoir plus sur Malakoff

 

Malakoff ? Pourquoi donc est-ce si connu ?

 

Prendre Sébastopol était un objectif militaire. Sébastopol est essentiellement un port, c'est-à-dire à peu près au niveau de la mer…Tout autour des collines s'élèvent à une centaine de mètres d'altitude.

 

" En 1851 le nom apparaît pour la première fois sur un plan. Les archives d'état de la marine russe nous apprennent que ce fut le nom du capitaine Mikhail Mikhailovich Malakhov. En 1827 il arrive de Kherson comme commandant de compagnie. Il habite près de la colline et acquiert rapidement une réputation d'honnêteté et de justice. Sa maison est ouverte aux pauvres. Le lieu devient ainsi bientôt la colline Malakhov. Deux fils du capitaine, Athanasius moisseyet Ilia participeront aux combats." (http://www.restcrimea.com/en/article/memorialnij-kompleks-malahov-kurgan/-

Le texte  est traduit  automatiquement du russe, au risque de quelques approximations).


Les habitants de Sébastopol allaient donc voir  Monsieur Malakhov, un juge de paix officieux mais efficace, près de la colline. Puis ils allèrent tout naturellement à Malakhov, voir le juge, en inversant les termes !

Malakhov décède en 1838 et ne connaîtra pas la bataille de Sébastopol. Son fils Athanasius y sera mortellement blessé

Le mot Malakoff renvoie donc non pas à un épisode guerrier, postérieur, mais au patronyme de celui qui fut apprécié de la population locale, en reconnaissance de son activité locale de "juge de paix", rendue dans sa maison de la colline. Le sujet est donc totalement étranger au conflit de 1855.

La colline Malakhov est aussi très naturellement une position stratégique, dominant Sébastopol. Occuper Malakhov c'est défendre ou occuper Sébastopol. Un bastion est construit par les russes. Il permet la défense de la ville au nord de cette colline et l'observation au sud  des troupes anglaises et françaises. Ce bastion est donc la tour Malakoff. Mais à part les soldats, personne n'a vu la tour dans son état d'origine. Si elle permettait en effet aux russes d'observer les lieux, les canonniers anglais, français et turcs en avaient évidemment fait un point de mire idéal. Les russes vont la fortifier en démolissant les parties hautes et en enterrant les parties basses pour les protéger des boulets.   





 ** les soldats qui gardent cette page
viennent de Malakoff, plus exactement de Moissey dans le Jura !
Avec nos remerciements à Christel Poirrier pour  autoriser notre reprise depuis la  très belle
page de René Delmas sur le site moissey.com, consacrée
à l'inconnu de Malakoff
très belles aquarelles d'un peintre et soldat inconnu...à découvrir
!


Le 5 octobre 1854, sur le mont, le vice-amiral VA Kornilov est mortellement blessé. Sur ordre de l'empereur russe le bastion prend alors son nom. Mais  le nom de Malakoff restera pour les habitants de Sébastopol attaché à la montagne.

Plusieurs assauts seront conduits pour s'emparer du fort, où des dizaines de canons s'activent. Le 24 août 1855 un bombardement très intense, de jour et de nuit, est mené par les assaillants. Le 27 août les français se lancent à l'assaut du mont. Le 8 septembre le drapeau français flotte sur Malakhov…Un zouave passe à la postérité !


 vernet

clic, Horace Vernet


La prise du mont et de Malakhov donne ainsi la clé d'entrée sur Sébastopol. De Malakhov, à une centaine de mètres d'altitude, on domine la ville, son port, et le bombardement devient alors précis et  très meurtrier. Les russes se retirent. La bataille de Sébastopol est gagnée. La fin de la guerre de Crimée s'annonce, dans quelques mois. Napoléon III s'est affirmé comme chef guerrier sur la scène européenne. Le congrès de Paris mettra un terme final au conflit. Le général Pélissier devient maréchal et duc de Malakoff. Un pont celui de l'Alma conserve le souvenir d'une bataille, une commune, Malakoff, en région parisienne, celui du mont. et un autre général, Mac Mahon devient le héros de Vernet .

 

En Aveyron, il y a donc un Malakoff. Pourquoi ?

Les habitants de la vallée de l'Ady et de Rodez voyaient s'élever en 1855 les tours du pont de François Cabrol. La voie minière d'une vingtaine de kilomètres allait bientôt relier les sites miniers du causse, en fait et très précisément la gare minière de Marcillac, et les forges de Decazeville, mettant fin aux convois de chariots et à leurs dégradations de chemins très souvent critiquées. On venait de détruire en Crimée d'autres tours, tous les journaux le répètent. Alors, presque naturellement, la pression médiatique de la guerre de Crimée va convertir le viaduc de l'Ady en pont Malakoff. Le lieu prend même le nom de Malakoff, six personnes habitent à Malakoff en 1868...La suite de l'histoire, celle du pont, est connue…

► En savoir plus ? On pourra par exemple lire le travail de Chenu : Rapport au Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical aux ambulances de Crimée et aux hôpitaux militaires français en Turquie, pendant la campagne d'Orient en 1854-1855-1856. Publié en 1865 on peut y découvrir, jour après jour, le déroulement des hostilités. De nombreuses statistiques sont présentes, ainsi que l'état nominatif des blessés, nom, date et lieu de naissance, type de blessure....Les aveyronnais, à retrouver,  ont aussi payé leur tribut !

Crimée blessés

Nous avons relevé la liste suivante, en ne donnant ici que les noms et origines des blessés aveyronnais, au nombre de 89. Un de vos ancêtres est peut-être présent ?

Albenque Galgan__/__Albinet Quins__/__Albouy Flavin__/__Albouy Camboulazet__/__Aldebert Saint-Georges__/__Aldemar Flavin__/__Aldias Compeyre__/__Arnal Millau__/__Ayral Saint-Chély__/__Bernou Saint-Laurent-d'Olt__/__Bessière Pont-de-Culhors__/__Bibal Rignac__/__Bladou Monsalès__/__Blasi Labastide-Lévêque__/__Bouat Saint-Jean de Bruel__/__Bouscary Saint-Geniez__/__Bousquet Cassagnes__/__Calmettes Tauriac__/__Cambon Antigues__/__Carratier Cransac__/__Carrier Rodez__/__Carrières Montbazens__/__Cassannas Saint-Jean de Bruel__/__Cavalié Senergues__/__Charrié Saint-Geniez__/__Codomier Sainte-Radegonde__/__Combaran Aurelle__/__Combes Esplas__/__Cousi      Malleville__/__Crestes Cassagnes-Comtaux__/__Crouzet Saint-Laurent-d'Olt__/__Crozes Tauriac__/__Dalmon Saint-Parthem__/__Darde Millau__/__Debar Rieupeyroux__/__Delon Millau__/__Deltour Saint-Laurent-d'Olt__/__Espinasse Colombiès__/__Falière La Salvetat__/__Ferrieu Salars__/__Ferrieu Flavin__/__Fiches Durenque__/__Filhol Labastide-Lévêque__/__Fontanié Saint-Geniez__/__Fourcand Saint-Affrique__/__Gabric Auzits__/__Gasc Versols__/__Gavalda Prades__/__Grousset Saint-Jean de Bruel__/__Gui Sauvenza__/__Heples Truel__/__Hilaire Hygen Millau__/__Izard Marzials__/__Lacan Gabriac__/__Lagarrigue Bournazel__/__Laporte Millau__/__Laportre Sainte-Geneviève__/__Laserre Gabriac__/__Laurens Coubizon__/__Marcorelles Saint-Jean de Bruel__/__Marty            Bournazel__/__Maury Villevayre__/__Mazars Saint-André__/__Menel Muret__/__Miquel Rieupeyroux__/__Miquel Condom__/__Molenat Saint-Santin__/__Molinier Pomayrols__/__Molinier Saint-Sauveur__/__Mouls Vabres__/__Mouly Villeneuve__/__Muratet Sauveterre__/__Olivier Toulonjac__/__Pique Millau__/__Reynes Saint-Affrique__/__Rivière Saint-Remy__/__Roux            Millau__/__Salgues Salars__/__Salvagnac Auriac__/__Selves Sauveterre__/__Serieys Foissac__/__Syrmen         Anglars__/__Tarayre Bozouls__/__Tastayre           Salvagnac-Cajarc__/__Teron            Aubignac__/__Verdier Livinhac-le-Haut__/__Verdier Saint-Jean de Bruel__/__Vialettes Sahagnac__/__Vidal Peyreleau

Cette liste n'est sans doute pas exhaustive. Elle ne donne pas non plus les noms des victimes.
Orthographe d'origine respectée.


Des blessés de guerre de Crimée ont été ensuite embauchés par la compagnie de Decazeville qui leur fit un accueil remarqué, comme l'indique cet extrait du Journal des débats. On peut alors se demander légitimement : le nom Malakoff de l'ouvrage de l'Ady n'aurait-il  pas été donné ou suggéré par l'ancien capitaine d'artillerie Cabrol en hommage à ces soldats de Crimée ?

JDD Malakoff

 

Peut-être faut-il ici évoquer la pose de la plaque sur le pont en 1897 ? L'initiative d'Elie Cabrol (voir texte parchemin sur le site) a donné lieu à un banquet. Et M. Jaudon, conseiller général, va souligner dans son discours que la cérémonie de ce matin emprunte aux circonstances actuelles une autre signification. Elle coïncide avec un événement mémorable dont elle sera dans nos vallées comme le mémorial. Elle efface d'un monument un nom qui, s'il fut celui d'un de nos plus glorieux faits d'armes, fut aussi celui d'une des lamentables fautes d'un régime qui semblait les accumuler à plaisir ; elle lui rend le véritable nom qui lui appartient, celui de son auteur, d'une (de) nos illustrations Aveyronnaises. Le pont Malakoff s'appellera désormais le pont François Cabrol…C'est la fête de l'industrie Aveyronnaise et du patriotisme Rouergat…


En savoir (beaucoup) plus ?


mallet-isaac



Malet Isaac, vous connaissez ? 

Edition 1935

Amusant d'aller y chercher la guerre de Crimée ! Une indication très rapide est donnée sur cette guerre d'Orient, mais pas un mot sur Malakoff, et en lecture les auteurs proposent aux futurs maîtres une lettre, très critique pour ne pas dire plus sur la hiérarchie militaire en mission : ...ces soldats ont montré ...qu'il y avait plus d'intelligence de la guerre au bout de leurs baïonnettes qu'il n'en restait au fond du fourreau de l'épée de tous leurs généraux...(p434)




De très nombreuses sources sont disponibles. La guerre de Crimée, la première, celle de 1854, la prise de Sébastopol, la bataille de Malakoff sont des sujets de recherche possibles. Parmi nos sources figurent les serveurs de Gallica, Europeana, Google Books,archive.org*, Congress library, Imperial War Museum...

*Sur ce dernier site, le livre d'un journaliste et écrivain anglais, Pictorial History of the Russian war (George Dodd, W.& R. Chambers, 1856), numérisé dans ses couleurs d'origine est une véritable somme : cartes, croquis, dessins, tables diverses…On lira avec profit  le chapitre XI, p. 393 à 432, consacré au siège de Sébastopol et à la prise du mont Malakoff. Plusieurs illustrations, cartes et dessins sont présents.

Une autre ressource, de nature très différente, peut aider à mieux comprendre Malakoff :

http://coucou-cestmoi.over-blog.com/article-ces-terribles-photos-40156366.html

Le Blog de François, c'est son titre présente des tirages photographiques remarquables. Un ancêtre de François était l'assistant du photographe anglais. Voici ces images, en fin de texte, après les "douceurs" de Bonneval, dont il faut aller lire les commentaires et explications sur le blog, une vraie page d'histoire vécue sous les yeux ! Jules Aronssohn, le grand père était né en 1834. Il sera en Crimée auprès d'un photographe  (l'anglais  Fenton, évoqué ci-dessus ? ). Il sera décoré (par erreur ! ) de la Victoria Cross, mais ce que la reine donne, le reine ne le reprend pas nous apprend F. Aronssohn  sur son blog.

Le récit d'un combattant : Léon Tolstoï

Le comte Léon Tolstoï fut l'un des combattants russes de Sébastopol. Son récit (ICI sur Gallica) est à découvrir avec intérêt.


Tolstoï

Clairons et tambours en Aveyron, 1855


Le Journal de l'Aveyron  imprimera une première fois le mot Malakoff le 7 juillet 1855 pour rapporter  l'annonce de l'attaque manquée.  Le 12, plus précis, le Journal évoque  la prise non réussie de la tour Malakoff. Le 4 août les zouaves sont à l'honneur, mais toujours devant Malakoff. Le 12 septembre, la prise de  Malakoff est annoncée ainsi que  la prise de Sébastopol. L'annonce est également faite  aux sons de trompe et tambours à Rodez. Le 15 septembre le JdA publie un communiqué officiel et le préfet annonce un Te Deum dans toutes les églises. Il y aura ensuite plusieurs parutions de rapports, les 19, 22, 26, 29 septembre et 3 octobre. Le 6 octobre le zouave Libaut fait l'objet d'un récit, lui qui planta le drapeau sur le mont. Ce même jour un chiffre des victimes de Sébastopol est donné, 33.000, (quelle fiabilité ? ), et le 10 octobre le Journal évoque des aveyronnais morts à Sébastopol ou Malakoff. Dans ce numéro, on apprend également que le gouvernement turc, voulant reconnaître les services que nos généraux ont rendus à la Turquie par la prise de Malakoff, a élevé le maréchal Pélissier à la dignité de maréchal de l'empire, au traitement de 75,000 piastres (la piastre vaut 35 c. ) par mois...(in Journal de Constantinople). Dans ce même numéro du Journal de l'Aveyron, il est précisé que les enfants du collège d'Espalion auront 8 jours de vacances supplémentaires, en l'honneur de la prise de Sébastopol...La mesure est nationale. Plus de 30 soldats d'Espalion ont pris part à l'assaut, le grenadier Besombes y trouvant une mort glorieuse...

Le 13 octobre les lecteurs pourront lire plusieurs récits de l'attaque de Malakoff. Rappelons enfin que la fameuse carte de la guerre de Crimée, celle du siège de Sébastopol, avait été publiée le 10 mars 1855.

Le 29 septembre 1858, trois ans après le fait historique, les mots "pont Malakoff" apparaissent pour la première fois dans le journal, à l'occasion de la description de la ligne Montauban St-Christophe, et non pour l'ouvrage lui-même, dont les travaux n'ont curieusement jamais fait l'objet de compte-rendu.

Le Journal de Villefranche annonce pour sa part le report de la rentrée scolaire, le 13 octobre. Mais il n'y a aucune évocation particulière de Malakoff, Sébastopol et de la guerre de Crimée..Le journal villefranchois n'avait d'ailleurs pas, à cette époque,  de chronique politique ou actualités.




Le diaporama, Victoire, images choisies
Malakoff< clic
Déroulez le diaporama en cliquant sur l'image du canon. Nous vous offrons quelques minutes pour ne pas oublier Malakoff, Sébastopol et la Crimée. Vous n'étiez peut-être pas présent à l'Opéra-Comique pour la représentation gratuite de Victoire, la cantate créée et offerte à l'occasion de la victoire, 13 représentations seront au programme. Nous avons donc retrouvé la partition et mis en musique l'oeuvre, elle accompagne les images, violoncellle, alto, piano, voix et percussions pour notre transcription toute personnelle.

Prendre toute la mesure du conflit est notre objectif dans le choix proposé des images. Totalement subjectif, il ne prétend pas résumer en quoi que ce soit la bataille de Crimée, le siège de Sébastopol, ou la prise de Malakoff. Mais chacune de ces images peut expliquer l'importance qu'avait cette guerre lointaine et bien connue de nos ancêtres de 1860. Si l'oubli est maintenant la règle, il ne faut pas oublier que cet oubli a été parfaitement voulu, construit et peut-on dire finalement bien réussi. Malakoff ? Vous connaissez, oui sans doute maintenant un peu mieux !




 

Malakoff gourmand,  en Aveyron ?



pupier

Sur la Route du Fer, un passage à Bonneval* s'impose. Vous avez pu sur ce site faire une visite à Bonnecombe. Les moines du lieu avaient un lien, même un peu lointain, avec notre sujet. L'écho est ici. Et bonnevalpour refermer cette évocation de la guerre de Crimée, un retour dans un véritable havre de paix ne sera pas sans intérêt. La découverte de l'abbaye peut se faire suivant votre humeur, très facilement au bout d'une route menant à ce bout de monde. On peut également découvrir Bonneval par une promenade beaucoup plus pentue de l'autre côté de la vallée. L'importance de l'abbaye apparait, la vue est magnifique mais se mérite !



Le lieu est surprenant, une vallée très à l'écart des circulations abrite une abbaye, celle des moniales de Bonneval. Mais cette solitude est évidemment en rapport avec la règle... C'est la déclinaison féminine de l'abbaye de Bonnecombe. Et dans ce bel écrin, on peut rencontrer Malakoff. Plus exactement, le Malakoff de Monsieur Pupier. 


bonneval

Pupier ? Oui, le monsieur du chocolat qui décida un jour d'immortaliser la guerre de Crimée par une friandise chocolatée, que les moniales de Bonneval réussissent à merveille...

A savourer sans modération ou presque, comme ces images de Bonneval.


Bonne visite 


bonneval
bonneval
bonneval
bonneval
bonneval
bonneval

bonneval

bonneval bonneval
bonneval
bonneval
clic
* abbaye de Bonneval : à proximité d'Espalion, et sa situation en 1875 ci-dessous

bonneval


Malakoff gourmand,  en Suisse ?

Burtigny, en Suisse

Sima Godfrey, depuis Vancouver nous propose une recette suisse de beignets au fromage, des Malakoffs évidemment. Voici la recette, pour 4 personnes "petits mangeurs". L'histoire vous est contée sur burtigny.ch, à la rubrique tourisme et gastronomie. Nous retiendrons que le hasard ne joue aucun rôle dans l'histoire, les suisses étant nombreux à faire partie de l'armée française et ayant ainsi combattu en Crimée.

"
600 gr. de gruyère salé
3 cuillières à soupe de farine
3 oeufs
2 gousses d'aïl
poivre de cayenne
muscade
1/2 dl de vin blanc sec
1/ dl de kirsch
8 tranches de pain toast rond

Préparation

Râper le fromage, le mettre dans un bol et ajouter la farine, les oeufs, l'aïl, le poivre et la noix de muscade fraîchement râpée. Mélanger le tout soigneusement. Une fois ce mélange obtenu ajouter le kirsch et le vin petit à petit tout en mélangeant soigneusement pour obtenir une pâte lisse et compacte.

Tartiner chaque tranche de pain soigneusement en faisant un dôme de 3 cm de haut.

Chauffer la friteuse à 180° et y mettre les Malakoffs côté fromage, puis les retourner.

Bien égoutter sur du papier ménage et servir chaud avec un petit blanc sec de La Côte. "



Nous prenons des risques ! Après avoir testé les Malakoffs de Bonneval, voici notre version des Malakoffs suisses. Les deux tests sont très positifs...
recette < clic

gien< clic
drapeaux Piemont, Turquie, Angleterre, France
 la Légion d'Honneur et non la médaille de Crimée figure sur l'assiette de Gien...

Galerie, documentation

Une cantate

Clairons et tambours, sonnez la victoire, Sébastopol est à nous...

 Le diaporama présente quelques unes des très nombreuses partitions inspirées par la guerre de Crimée et l'épisode de Malakoff. Après le Te Deum, à Notre-Dame, en septembre 1855, l'Empereur va offrir aux parisiens une cantate. Voici une présentation de l'oeuvre reprise dans l'Histoire de l'Opéra-Comique d'Albert Soubiès, Flammarion, 1860 :

...la célèbre cantate d'Adolphe  Adam, Victoire ! C'était une véritable improvisation. La veille, à trois heures, il n'y avait rien de prêt ; vite on s'adresse à Michel Carré, qui écrit des vers sur-le-champ ; on les porte à Adolphe Adam qui se met au travail sans plus tarder : avant dix heures du soir la musique était faite et l'on copiait les parties. Pendant ce temps on brossait un décor ; on arrangeait des costumes ; Faure, Jourdan, Delaunay-Ricquier, Bassine répétaient, et, le soir, la cantate était si chaleureusement accueillie, que, pendant treize jours, elle accompagna le spectacle...

Même si l'oeuvre de circonstance n'est pas une oeuvre marquante dans l'histoire musicale ou le parcours de son auteur Adam, nous avons voulu vous la présenter. Il a fallu donc reprendre la partition pour vous. Elle accompagne évidemment le déroulement du diaporama. La Valse de Sébastopol, au programme musical  est également présente. D'un tout autre genre et d'une époque fort différente elle peut évoquer l'importance que les russes accordent à cette guerre.

Une revue illustrée de presse

Nous avons suffisamment souligné l'importance de la presse de cette époque pour diffuser l'information d'Orient. L'importance accordée aux illustrations et gravures  de certaines publications fut évidemment un élément, un de plus et qui plus est nouveau car utilisant comme matière première la photographie. Mais les clichés eux-mêmes n'étaient pas encore accessibles. Combien d'aveyronnais lisaient-ils l'Illustration par exemple ? Sans doute peu, et évidemment le Journal de l'Aveyron était plus familier. Mais les récits du premier étaient repris par d'autres et se retrouvaient ainsi abondammenr multipliés. Il en était de même pour les gravures, moins copiées cependant mais elles circulaient. Le numéro du 22 septembre 1855 de l'Illustration présente textes et gravures sur la prise de Sébastopol. A chaud peut-on dire, au vu de certaines approximations et erreurs dans les gravures. Le numéro suivant du 29 septembre mettrra le général-maréchal Pélissier à la une, lui qui fut le commandant en chef des troupes. La parution du 6 octobre sera, comme celle du 22 septembre, consacrée aux récits et gravures. Observez les détails du graveur, toute l'horreur des batailles est présente, ce qui n'est pas le cas sur les photographies. A ce sujet, on n'oublie pas que les temps de pose, qui pouvaient friser l'heure ( ! ) éloignaient toute présence humaine. L'Illustration, Journal universel, c'est son titre, reprendra une autre actualité dans les numéros à venir. Mais ces gravures pleine page, au format A3 pour prendre un raccourci actuel, ou même plus, ne peuvent que marquer les esprits.


Il reste au terme de cette évocation de la Crimée une question : qui donc a fait le premier un parallèle entre elle et les travaux de construction par Scudier des maçonneries de l'Ady ? Quel est ce Monsieur, ou Dame qui va faire le premier le rapprochement ? On détruit une tour loin d'ici, et on construit d'autres tours dans la vallée... Elle, il, restera parfaitement inconnu(e), mais selon nous, ces gravures de presse ont bien pu être un élément essentiel...

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et en anglais ?

En anglais, la situation est absolument identique. L'Illustrated Times est l'analogue de l'Illustration et publie en 1855 des gravures semblables à celles de son confrère français. Nous avons déniché, bien cachées *, les deux suivantes sur le site de la ville d'Anapa. Anapa est à droite de l'entrée de la mer d'Azov, depuis la mer Noire, alors que Sébastopol est à gauche.
 (* http://anapatoday.com/blogs/by-post-id/1817). Sur la gravure de droite le Mamelon  est à droite de l'image, et la tour Malakoff bien au centre, avec le repère 1.

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Le blog de François

Dans un inextricable fouillis, la présence de la guerre, photographiée* en 1855, fortins, protections, casemates, canons de marine reconvertis, télégraphe, et au loin Sébastopol. Ne manquez pas de faire un saut sur le blog de François pour les commentaires et précisions.

La première image est celle de la tour Malakoff, enfin de ce qu'il en reste après les batailles...On notera que le photographe n'a jamais présenté de scènes meurtrières...

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http://coucou-cestmoi.over-blog.com/article-ces-terribles-photos-40156366.html

 * Ces images publiées sur le Blog de François sont des pépites rescapées par Jules Aronssohn des destructions de plaques de verre (de Fenton ?). La célèbre photographie de sa roulotte laboratoire, voir diaporama,  montre un autre assistant de Fenton, Marcus Sparling. Fenton ayant quitté la Crimée dans l'année 1855, avant la bataille finale de Sébastopol, n'a donc pu faire lui-même le cliché de Malakoff après l'assaut victorieux de septembre. Le cliché est donc peut-être celui d'un autre photographe anglais, Robertson ou Beato, accompagné par Jules Aronssohn...

(Ces images sont ici publiées avec l'accord de  François Aronssohn que nous rermercions)

▼ Victoria Cross

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Bibliographie partielle


Les sept premières références nous ont été proposées par Sima Godfrey, universitaire canadienne à Vancouver que nous remercions. S. Godfrey travaille sur  la représentation de la guerre de Crimée dans la mémoire collective de la France, ou plutôt comme elle nous le précise, son absence...Certaines ressources sont accessibles en bibliothèque numérique.

Chantaume, Expédition de Crimée, Lettres d'un zouave, F. Didot, Paris, 1856 (Gallica)

Bazancourt,  L¹Expédition de Crimée jusqu¹à la prise de Sébastopol, Amyot, Paris,  1856 (Gallica)

Garay de Monglave, Histoire politique, maritime et militaire de la guerre d'Orient : victoires et conquêtes des armées et des flottes alliées en Crimée... , E. Penaud, Paris, 1857 (Gallica)

Duban, Souvenirs militaires d'un officier français 1848-1887, Plon, Paris, 1896 (Gallica)

Bocher, Lettres de Crimée, souvenirs de guerre, C. Lévy, Paris, 1877 (Gallica)

Orlando Figes, Crimea, 2010

F. Robichon, A. Rouillé, Jean-Charles Langlois, la photographie, la peinture, la guerre ; correspondance inédite de Crimée (18545-1856), J. Chambon Actes Sud, Paris, 1992

Rappel

Pictorial History of the Russian war , George Dodd, W.& R. Chambers, 1856 (archive.org)


Internet

De nombreux sites, institutionnels ou non peuvent apporter des éclairages sur tel ou tel aspect de la guerre de Crimée, français bien sûr, mais aussi en langue anglaise. Il en est d'autres que nous avons consultés en langue russe. Il faut faire alors un effort de transcription de caractères très étrangers à notre culture latine...


des cartes postales

Elles sont très nombreuses ! Et pour la plupart sans un souci très respectueux de la vérité...

Malakoff

image

▲ pour les enfants, une vérité très adoucie...
et même un jeu (Gallica)

sebastopol


des médailles


sébastopol médaille


médaille

diplôme           
 clic ↑          diplôme Crimée, doc e.w., DR, inf JR


medaille crimée

Ce n'était pas une tradition française à cette époque...Mais les anglais avaient leurs médailles de guerre. La reine Victoria va ainsi offrir celle de Crimée à tous les combattants, anglais ou non anglais : une barette précise le théâtre d'opérations, Sébastopol par exemple. Des soldats aveyronnais sont donc revenus de Crimée avec la médaille...qui a certainement contribué à leur prestige et à faire de Malakoff ce qu'il est resté, plus qu'un mot, une histoire.

Il ne faut pas confondre cette médaille avec la Victoria Cross, voir plus haut, prestigieuse décoration réservée à certains combattants anglais...et très rarement à des étrangers dont le  français Jules Aronssohn que vous avez découvert sur cette page.

L'Alliance franco-anglaise ne passe pas inaperçue ! L'empereur des Ottomans, qui soutiendra l'Alliance, nous a laissé cette imposante médaille.

(Millon, vente, juin 2020)

crimée


Des médailles "civiles" vont faire la joie des patriotes de 1855. En voilà deux qui soulignent la prise de Malakoff. Si comme le graveur nous le dit, Sébastopol succombe, l'orthographe est bien approximative pour ces deux exemples de médaille frappées peut-être un peu rapidement...

 medaille

clic ↑

rose malakoff

Une fleur pour une bataille ! Tour de Malakoff, c'est le nom de cette rose créée en Angleterre en 1856...



A la limite du bon goût ?

Un rendez-vous de la bonne Société, aux portes de la capitale


Guide Malakoff

L'extrème  médiatisation de la guerre de Crimée permet évidemment quelques initiatives. Celle présentée ici, qui pourrait passer comme mal-venue, est à replacer dans son contexte : la victoire de Napoléon III...

Alexandre Chauvelot : ce Chauvelot d'abord chanteur ambulant, puis rôtisseur et spéculateur finit propriétaire, et voici comment. Etant parvenu à amasser, malgré ses différents métiers, quelques tintinnabulants rougets, il acheta des terrains incultes entre Vanves et Paris, dans la plaine de Montrouge...

Et c'est donc dans cette plaine qu'un parc de loisir, rendez-vous de la bonne société, qui ne portait pas ce nom mais revendiquait bien la chose va s'édifier. Une reconstitution totalement romancée des sites de Crimée, dont bien sûr la Tour Malakoff. On visitait, et on pouvait même y danser...avant 1870, car le "parc" va disparaitre, comme le souvenir de l'Empereur. Vous pourrez découvrir ce parc en parcourant le Guide, par exemple sur Gallica (ICI).


claion
▲  notes  sonnerie du garde-à-vous

clairon

Le clairon de Malakoff !
Alexandre Baudot


En 1898, l'instrument entre au musée et fait la une du Petit Journal. Pour cette une, Henri Meyer reprend le dessin de Yvon dans son (très) célèbre tableau de Batailles, le zouave clairon Baudot étant tout à gauche et sonnant le garde-à-vous.


Yvon Malakoff













Un court texte présente la gravure

clairon




En savoir plus ?

claion
Extrait de

 "Les nouveaux Mystères de l'Yonne, Jean-Pierre Fontaine, De Borée Editions, 2007
(depuis http://lignyadp.free.fr/clairon.html)




 

     clairon


◄ le clairon aux Invalides

 

 

"Qui se souvient aujourd'hui d’Alexandre Baudot, un enfant de la vallée du Serein considéré par toute une génération comme un héros, voire un symbole du patriotisme et de la gloire militaire de la France ? Ses funérailles, le 28 mars 1911, sont un événement parisien que préside Paul Déroulède, le poète du nationalisme et de la revanche contre l'Allemagne.
Dans son discours, Déroulède n'a garde d'oublier les origines du défunt, sa naissance en 1833 au Pré-du-Bois, commune de Ligny le Châtel. Très tôt, comme tous les fils de pauvres, le voici valet de ferme à Vergigny ou il reste quinze ans. Seul le service militaire l'arrache aux pays d'Yonne. Incorporé dans le premier régiment de Zouaves, il embarque immédiatement pour la Crimée.
Déjà l'Europe centrale apparait comme un champ clos où s'affrontent les impérialismes occidentaux. Afin de contrer les entreprises de la Russie sur l'Empire ottoman, Anglais et Français s'associent pour assiéger la Crimée, province russe.
A partir d'avril 1854 et pendant près de deux ans, à plus de trois mille kilomètres de leurs bases, les troupes françaises vont mener des opérations difficiles. Malgré la destruction du port stratégique d'Odessa, les Russes tiennent bon. Face au port et à la ville de Sébastopol, les alliés s'enlisent, en proie aux épidémies et aux rigueurs du climat. Les Français ont déjà perdu neuf cent cinquante hommes. lI faut en finir.

Début septembre 1855, le général Mac-Mahon décide de s'emparer par surprise du fort de Malakoff, position avancée dans la défense de Sébastopol. Le 7, Baudot, en sa qualité de clairon, est de garde à l'état-major. ll remarque les officiers qui tiennent de mystérieux conciliabules par petits groupes et ne tarde pas à surprendre une remarque du capitaine Février, le chef de sa propre compagnie qui déclare : « Nous sommes une colonne d'assaut. Nous prendrons Malakoff. » Revenu parmi les siens, le clairon fait part de la nouvelle ; fébrilité et sentiments mêlés dès lors agitent les soldats à qui l'on a distribué double ration de vin et d'eau-de-vie, et même un cigare... Certains confient à leurs camarades d'ultimes recommandations pour leur famille qu'ils craignent de ne pas revoir, d'autres s'abandonnent à des fanfaronnades. Le lendemain 8, en fin de matinée, les Zouaves se dissimulent dans des tranchées d'où ils doivent, à midi précis, jaillir et bondir en trois colonnes à l'assaut du fort. Quelques minutes avant l'heure convenue, Baudot monte sur la tranchée et sonne le « garde-à-vous ».

C’est le signal de la ruée. Mais les Russes, retranchés dans des bastions. tirent sur les assaillants à bout portant. Rien n'arrête les diables rouges, et le sol est jonché de morts. Quatre clairons dont Baudot se relaient pour sonner inlassablement la charge. Mais bientôt, il n'y a plus qu'un clairon sur la crête du parapet à demi démantelé. les trois autres sont tombés autour de lui. Blessé à la joue droite par un coup de lance et à la main par un éclat de balle, Baudot continue sa sonnerie alerte : « Y a d'la goutte à boire là-haut, y a d'la goutte à boire. » Vers 16 heures. il s'aperçoit que la plupart des officiers de planton autour du général sont tués ou blessés. Comprenant que la situation est critique. il sonne immédiatement le rassemblement. Mac-Mahon le remercie d'un regard. Et les compagnies de réserve accourent. Vers 18 heures, les Français sont maîtres de la situation au prix de lourdes pertes. Le lendemain matin, les Russes capitulent. La renommée de Baudot participe à l'exaltation générale. Dans un tableau militaire destiné à immortaliser la prise de Malakoff, le peintre Yvon fait figurer en bonne place le valeureux clairon.
Présentée au Salon de 1857, la toile connait un immense succès, au point de reparaitre à l'Exposition universelle de 1867. En 1898, l'instrument de musique. cabossé et criblé de balles. est exposé à son tour au musée de l'Armée aux côtés de l'épée avec laquelle Mac-Mahon, donnant l'assaut, indiquait la route à prendre. Baudot quant a lui a continué sa carrière militaire ; il compte vingt-quatre campagnes lorsqu'il se retire à Soissons après avoir été blessé dans Metz en 1870 lors de la déroute devant les Prussiens. Mais son geste reste présent dans la mémoire collective comme un souvenir de courage et de victoire. Lorsqu'il publie son poème Le Clairon dans ses Chants du soldat en 1875, Déroulède pense à lui. Ses funérailles interviennent à un moment de tension entre la France et l'Allemagne à propos du Maroc et de nos possessions coloniales. On sent venir la guerre.
A la Chambre, les députés décident d'instituer une médaille du combattant de 1870. Cette initiative fait débat : les vaincus de Sedan ont-ils réussi à sauver l'honneur du pays ? Baudot, en revanche, l'humble et glorieux clairon dont le geste symbolise un succès rallie tous les suffrages. La discussion peut paraitre aujourd'hui bien lointaine, mais l'héroïsme du gars de Vergigny n'en reste pas moins méritoire.


claion



un témoignage de première main !

janvier 1905 : le Petit Parisien rend compte d'une réception à l'Elysée.
Alexandre Baudot était présent, interview



clairon


clairon

▲ Une carte postale, pour la postérité !     notes


moissey

 Parmi les très nombreuses pages d'internet  relatives à Sébastopol, voici celle de Yvon Dessoignies, un reportage
sur une visite à Sébastopol. Les quatre premières minutes sont consacrées au panorama de Roubaud.
▼ ici sur Youtube

sébastopol


des canons, une statue

▼ la ville du Puy a un lien fort, et bien visible, avec Malakoff !

La statue, en fonte, celle des canons de Malakoff,  fut bénie en septembre 1860

Le Puy
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